Cassiopée Rose Darwin

Je suis née en Allemagne sous le nom de Barbara Friedrich. Nous habitions une petite ferme et nous vivions de nos récolte. J'aidais papa en travaillant dans les champs pendant que maman préparait des tartes et des confitures qu'elle vendait au marché. Nous n'étions pas très riche, mais grâce à nos plantations, nous ne manquions jamais de nourriture, donc pour moi, tout était parfait. Je n'étais qu'une gamine insignifiante qui vivait tranquillement sa vie dans cette magnifique ville qu'était Alzey. Le seul bémol était que je n'avais pratiquement aucun ami. À l'école, j'avais un retard sur tout le monde, puisque je rêvassais toujours dans mon coin. Les gens croyaient que j'étais étrange, mais en réalité, je ne les aimais pas. Je les trouvais tous idiots. Je me moquais d'eux lorsqu'ils récitaient les paroles du Führer, que moi et ma famille surnommions affectueusement le Tyran. Je les trouvais idiots de croire en toutes ses promesses. Bien sûr, du haut de mes 14 ans, je ne comprenais pas tout ce qui se passait, mais j'écoutais mon père parler et ça me suffisait. Les petites choses que j'ai comprises au sujet d'Hitler m'ont rapidement amené à le détester et cette haine n'a fait que grandir au cours des années suivantes.

Le 1er septembre 1939, la guerre a officiellement éclaté au niveau mondial. Rapidement, les choses ont dégénérés, mais mon père me disait de ne pas avoir peur. Après tout, ce n'était pas après nous qu'ils en avaient. Nous n'étions pas juifs. Nous observions donc un peuple se faire massacrer, nous nous informions sur les combats qui avaient lieux partout en Allemagne, nous regardions les gens de partout sur la planète se mobiliser contre nous. Nous observions tout ça sans rien faire, car nous n'étions pas en mesure de protester. Ils nous auraient rapidement arrêtés. Quiconque disait du mal du Führer le payait un jour ou l'autre. Nous ne nous mêlions donc pas de ce qui ne nous regardait pas, jusqu'à ce qu'ils viennent chercher mon père.

Ce jour-là, il faisait très chaud. J'avais eu 20 ans en décembre et nous étions au milieu d'un été où les rayons du soleil étaient particulièrement brulant, si bien que nos récoltes étaient moins nombreuses et nous devions réduire nos portions pour privilégier la vente. J'étais donc en train de travailler dans la ferme avec papa, sous le soleil plombant, lorsqu'un monsieur revêtant l'uniforme nazi vint nous rejoindre, suivi de ma mère. Juste à voir l'expression de cette dernière, je savais que quelque chose de terrible était en train de se produire et j'avais vu juste. Après quelques instants, le soldat annonça à mon père qu'il avait été choisi pour rejoindre leurs rangs et que ses bagages devaient être prêt pour le lendemain, jour où il partirait pour l'école militaire.

Je me suis rapidement mise en colère. J'avais contenu ma rage tout au long des dernières années. J'avais pris sur moi, j'étais restée silencieuse, mais au moment où le soldat eu terminé son annonce, toute cette hargne est sortie d'un coup. Sans trop m'en rendre compte, je me suis transformée en une bête à la fois monstrueuse et majestueuse, un prédateur sanguinaire à la fourrure douce et soyeuse. Sans réfléchir, j'ai bondi sur cet homme qui en voulait après mon père et je crois bien l'avoir tué. Aveuglée par une rage immense, j'en ai oublié tout ce qui s'est passé par la suite et mon père n'a jamais répondu quand je lui ai demandé s'il était mort. De toute façon, je m'en fichais un peu. Ce type avait probablement déjà tué une dizaine de personnes et il aurait continué si je ne l'avais pas arrêté. De plus, je n'avais pas vraiment le temps de me préoccuper de ce meurtre, puisque je devais partir. Nous devions le faire, car bientôt, des hommes seraient envoyés à la recherche du soldat et notre famille serait en danger. Nous nous sommes donc séparés aux quatre coins du globe.

Depuis ce jour où j'ai appris que mes parents étaient tous les deux des loup-garous, fait qu'ils ont omis de mentionner durant mon enfance pour me protéger, parce qu'ils étaient des extrémistes, je vis comme une nomade, un peu en retrait de la population. Je change de ville tous les cinq ans et de pays tous les quinze ans, mais pour le moment, j'habite à New-York et ce, depuis que j'ai appris pour l'Ordre, il y a plus ou moins deux semaines. En peu de temps, j'ai appris toutes leurs lois que je trouve parfaitement logique, même si certaines de leurs pratiques restent incompréhensibles à mes yeux.

Ma longue et passionnante histoire